Retour sur le 8 mars 2020
Le 8 mars dernier, nous, femmes, adelphes et allié·e·s étions dans la rue pour revendiquer nos droits et célébrer nos identités.
Rappelons que, pour nous, la lutte est tous les jours. La société a fait de nos existences des combats perpétuels. Le 8 mars n’est pas « LA » journée de lutte pour nos droits. Elle est la journée qui nous permet de rendre public nos luttes et nos souffrances. Cette journée nous permet de nous rappeler que nous ne sommes pas seul·e·s. Il existe une multitude de collectifs, associations, individus différents, qui luttent comme nous. Nous n’avons pas toustes les mêmes moyens de lutte, mais notre objectif est commun : briser en mille petits morceaux la société hétéropatriarcale et l’éradiquer une bonne fois pour toute. Cette journée permet de toustes nous rassembler. Ensemble, nous sommes fort·e·s.

Pour nous, la lutte est tous les jours.
Pendant la nuit, des colleuse·eur·s héroïques avaient pris soin de décorer la place Bellecour, de laquelle la manifestation partait.

Lorsque la manifestation se mit en marche, les pancartes fleurirent de part et d’autres, brandies avec force et violence. On pouvait apercevoir des slogans dénonçant la cérémonie des Césars et saluant le courage d’Adèle Haenel. Des pancartes en soutien à Aïssa Maïga et Florence Foresti étaient également présentes, ainsi que des références aux paroles de Virginie Despentes. Certaines ruisselaient des males tears de Frédéric Beigbeder qui, dans une interview où il nous montrait son petit côté subversif de mâle puissant, avait décrit les féministes manifestant durant la nuit des Césars, comme étant « une meute de hyènes en roue libre ». Ces mots d’amour balbutiés avec une poésie certaine, nous avaient toustes touché·e·s et nous n’avons pu nous empêcher de nous les réapproprier et de les inscrire en lettres capitales.
Au départ de la manifestation, le cortège était très silencieux. Mais en arrivant devant la cathédrale Saint Jean, symbole de Lyon et représentante d’une idéologie qui aime bien trop mépriser les droits des minorités (le mariage gay ou encore l’avortement, pour ne citer qu’eux), notre colère s’est faite entendre. Dès lors, le long cortège a pris vie et le reste de la manifestation a été ponctuée d’éclats de colère et de virulents ACAB. À noter que crier « ACAB » à plusieurs reprises motive les foules de manière surprenante.

Arrivé·e·s devant le palais de Justice de Lyon, nous avons rendu femmage aux victimes de féminicides.
Trois heures de colère et de joie entremêlées.
La manifestation a sillonné les rues de Lyon, de la place Bellecour aux Terreaux, en passant par le Vieux Lyon et remontant la fameuse rue de la République. Trois heures de colère et de joie entremêlées. Le cortège des colleuse·eur·s étaient en feu, reprenant à plein poumons les slogans de nos revendications. Nous formions un bloc contre nos oppresseurs et nous n’avions peur de rien.
C’est la plus longue manifestation à laquelle j’ai participé et la plus puissante. Nous y avions toustes notre place. La fierté d’y participer nous unissait toustes et la rue était enfin occupée par nous, le temps d’une après-midi.
Collectif Collages Feministes LYON
Photos ©Célia Maurincomme