« Se dire lesbienne »* dans une société qui prône la lesbophobie

LE CRI D'UNE GOUINE

Alors, vous baisez comment ?

Une sexualité dénigrée, une sexualité non reconnue et trop questionnée: Voilà, le fardeau de la lesbienne. «Vous ne faites pas vraiment l’amour?»-«Vous faites des préliminaires?». Mes soeurs gouines peuvent en témoigner, d’avoir pu entendre au moins une fois ces phrases et qui ont préféré se taire. Notre sexualité, notre façon de baiser fascine, je ne compte plus le nombre de fois où j’ai entendu les questions « qui fait l’homme? Qui fait la femme? », de ceux qui imaginent que l’on puisse reproduire un schéma hétéronormé -TERRIFIANT-.

Exprimer que l’on aime les femmes se traduit comme étant un mobile de discrimination «Ta situation n’appartient pas à la norme hétéro-patriarcale donc tu dois nous en parler» – placard à la con.

Nous: gouines, goudous, lesbiennes, broutteuses de pelouses et autres gazons maudits devons parler de notre sexualité, la rendre publique ET politique, afin d’oser espérer d’être «acceptées» par la société, mais aussi nos familles, nos ami.es et tout ceux qui constituent notre entourage si sain et si soigné. Double peine pour «celles qui ne baisent pas vraiment» dans cette société CIS, phallocentrée et patriarcale, qui prône la pénétration comme le Saint Graal.

Violence sexiste, violence misogyne, violence lesbophobe

Les agressions lesbophobes constituent 21% du bilan 2019 de SOS Homophobie, on se souvient de Mélanie et Chris, agressées dans un bus à Londres. Ça a fait le tour du monde.Rouées de coups, subissant les insultes, crachats et humiliations de leurs bourreaux.

Les gouines sont confrontées à votre violence sexiste, à votre misogynie, à votre domination masculine et à votre homophobie. A quand la pénétration par le saint pénis du mâle cis abolit? A quand l’inversion des rôles de domination, de genre et de sexe?

Nous sommes de plus en plus à oser prendre la parole, a osé dénoncer votre homophobie et votre sexisme. Nous prenons conscience que nous ne sommes pas seules et que l’on commence à vous faire peur.

Traduction du désir et de l’amour

L’amour et le désir ne se traduisent pas par un sexe ou un genre. Et depuis quand ils s’inscrivent dans un choix? Nous ne voulons plus cumuler votre violence: misogyne, sexiste et homophobe. Notre combat de femme, de lesbienne et de féministe ne cesse de prendre de l’ampleur, tout comme l’abolition du patriarcat et des violences sexistes et sexuelles.

* « Se dire lesbienne: Vie de couple, sexualité, représentation de soi » de Natacha Chetcuti-Osorovitz, 2010.

Collectif Collages Feministes LYON