Nos valeurs

Collages Feministes Lyon

Le collectif des colleur.se.s Lyonnais.e.s

Ni abolitionnistes ni TERFs*

Nous marquons notre indépendance et nous nous désolidarisons de l'initiatrice du mouvement des collages. Comme d'autres mouvements de collages, nous la remercions d'avoir lancé ce mouvement, sur la forme, mais ne partageons pas les mêmes valeurs sur le fond. Notre lutte contre les féminicides continue et s'étend aujourd'hui à toutes les violences patriarcales de manière générale. Nous pensons qu'il est impossible de mener une lutte contre les féminicides sans s'attaquer à toutes les violences faites aux femmes*. Violences dont TOUTES les femmes*, TOUS les hommes trans, TOUTES les personnes non-binaires et TOUS les enfants sont les premières victimes. Nous croyons que coller la révolte de tout.e.s qu'iels soient transgenres, cisgenres, non-binaires, blanc.he.s, racisé.e.s, travailleur.euses du sexe, personne en situation de handicap, neuroatypiques, précaires, LGBTQIA+ (..) nous unifie et nous rend plus fort.e.s.
Abolitionnistes : est un courant de pensée visant à l'abolition de toutes formes de réglementation concernant le Travail du Sexe (TDS).
TERFs : Trans-Exclusionary Radical Feminist. Feministes adhérants à des positionnements essentialistes et transphobes.

Un Féminisme intersectionnel

Nous luttons contre toute forme de discrimination, ce qui inclut également les discriminations racistes. Le racisme, c’est la manière de penser les humains en fonction de leur prétendue race biologique et de penser la race blanche comme supérieure aux autres. Toutes les interactions humaines sont alors appréhendées sous le prisme de cette hiérarchie qui est aussi diffamatoire qu’indigne. Ainsi, nous savons que les Les femmes* et personnes non binaires non blanches font l’objet de violences particulières qui ne sont pas la simple addition d’agressions genrées et racistes. Ces violences sont singulières car à l’intersection d’oppressions genrées et de discriminations racistes. Elles sont intersectionnelles. Les femmes* et personnes non binaires non blanches, touché.e.s par ces formes d’oppressions doivent pouvoir se sentir reconnu.e.s dans les mouvements féministes et doivent se sentir légitimes d’agir en leur sein. Le racisme n’a pas lieu d’être dans nos luttes, et la voix des Les femmes* et personnes non binaires non blanches ainsi que leurs expériences seront toujours légitimes et entendues.

Mixité choisie

Notre collectif est fermé aux hommes cisgenres.En effet, nos actions par les collages sont une forme d'empouvoirement dans la rue, un espace public où les femmes et minorités de genre ne sont pas les bienvenu.e.s car cet espace appartient aux hommes cisgenres. Les femmes*, les hommes trans et les personnes non binaires veulent se réapproprier cet espace et cela passe par les collages durant lesquels iels sont visibles et représenté.e.s. Ensuite, et ce n'est pas une raison moindre, être en mixité choisie nous permet de prouver, aux autres et à nous même, à quel point nous sommes capables. Capables de nous débrouiller sans les hommes cis, capables de nous organiser, de nous motiver, de passer à l'action et de faire de grandes choses sans demander de l'aide à ceux qui nous excluent perpétuellement. Par ailleurs, cette mixité choisie nous rend totalement indépendant.e.s et libres de faire nos choix sans pression patriarcale d'aucune sorte. Car, lorsque l'on est un homme cis, l'éducation qu'on a reçu nous pousse à prendre la parole, prendre des initiatives, des responsabilités, même lorsque l'on n'est pas concerné. Notre collectif rend la parole à celles et ceux qui se la font couper bien trop souvent. Intégrer des hommes cisgenres parmi nous irait irrémédiablement à l'encontre de notre objectif principal. Enfin, les espaces non mixtes / mixité choisie sont des 'safe space' au sein desquels nous nous retrouvons autour des problématiques qui nous sont communes. L'empathie n'a pas besoin d'être demandée, elle est réelle. Car dans ces moments d'échanges nous ne voulons subir aucune domination d'aucune sorte. Ce sont des moments où nous n'avons ni l'envie, ni le temps de faire de la pédagogie où d'être sur le qui-vive et devoir faire attention à ce qui est dit.

L'action directe

Nous n'avons ni la prétention, ni la volonté d'occuper l'espace médiatique autrement que par nos collages et notre participations aux manifestations collectives. Nos actions ont pour but de visibiliser les violences depuis trop longtemps tues et cachées. Nous croyons en une prise de conscience collective de ces violences par nos actions. Cependant, nous n'avons pas vocation à prendre contact avec le gouvernement directement sur ces sujets. Nous faisons confiance à certaines organisations féministes historiques pour effectuer ce travail dont elles sont spécialistes. Nous sommes en contact régulier avec certaines d'entre elles et nous espérons que nos actions leur donneront plus de pouvoir dans la bataille politique contre le patriarcat institutionnalisé. Ainsi, nous utilisons et valorisons l'action directe par nos collages. Ce mode d'action est non seulement le moyen pour nous de visibiliser l'invisible mais aussi de permettre aux femmes* de se réapproprier l'espace public aux moments de la journée ou iels sont invité.e.s à rester chez elleux. C'est donc un acte politique et militant fort et nous les revendiquons en tant que tel.

L’anonymat et l'autogestion

Notre collectif est entièrement indépendant de toute personne autant physique que morale. Nous sommes tout.e.s des militant.e.s anonymes et nous ne souhaitons en aucun cas être représenté.e.s de manière officielle par une quelconque personne. Nous sommes tout.e.s aussi légitimes les un.e.s que les autres à prendre part aux différentes actions et prises de parole publiques du collectif. Notre anonymat fait notre force. Il permet à tout.e.s de participer à la hauteur de ses moyens aux actions du collectif et ce, sans aucune pression ou crainte d'être dévalorisé.e.s ou de devoir se justifier. Ainsi, chaque personnalité peut faire entendre sa voix avec autant de poids que celle des autres. Cette pratique de l'autogestion est un franc succès qui ne doit pas nous fermer à la critique. Avec le nombre croissant de membres au sien du collectif, nous avons un devoir de remise en question afin de garantir à tout.e.s les minorités d'être représenté.e.s