Le pédophile n’existe pas au regard de la loi

LA PEDOCRIMINALITÉ 

Étymologiquement le mot pédophile désigne une personne qui aime amicalement les enfants. Utiliser ce mot, pour faire référence à des personnes ayant agressés sexuellement des enfants, minimise leurs actes sous couvert de sentiments.

Le terme pédophile n’existe pas au regard de la loi il existe seulement dans le monde médical. Car il ne s’agit pas de personnes ayant commis une maladresse et aimant les enfants, il s’agit de crime, il s’agit de pédocriminels.

Dans une grande partie de l’histoire de l’humanité les relations sexuelles avec des enfants ont été normalisées. Car les systèmes de dominations s’étendent également au contexte générationnel. En effet le patriarcat c’est aussi la supériorité des adultes sur les enfants. Et les dominations engendrent le silence des victimes. 

En France c’est plus de 13000 signalements par an. 4% conduiront à une plainte. 70% de ces plaintes seront classées sans suite et seulement la moitié des plaintes instruites seront correctionnalisées.

87 % des victimes connaissent leur agresseur (22% membre de la famille, 65% proche de la famille). 25% des agresseurs sont également mineurs (il s’agit dans ces cas d’un fort taux de victimes reproduisants des gestes). 

96% des agresseurs sont des hommes. Et 80% des victimes sont de sexes féminins.

13000 victimes, ce chiffre est effrayant, mais d’après les spécialistes, il est à multiplier par dix.

Les conséquences sont énormes. Pour les femmes c’est le facteur de risque principal de subir des violences sexuelles tout au long de leur vie. Pour les hommes c’est le facteur de risque principal de devenir agresseur à son tour. C’est également la première cause de mort précoce et de troubles alimentaires et un facteur de risque important dans la prise de drogue dures.

Les affaires matzneff et polanski, entre autres, amènent sur le devant de l’actualité des sujets que les gens préfèrent en général garder secret. Le secret ne permet pas de guérir, ni de sauver les futures victimes.

Entre traumatisme et pression des proches, le silence est dur à briser, même après des années. C’est pourquoi le délai de prescription doit disparaître pour les pédocriminels.

Collectif Collages Feministes LYON