La précarité menstruelle

La précarité menstruelle

Si depuis 2018, une partie de la population française peut désormais jouir en quasi toute sécurité grâce au remboursement à 60% par la sécurité sociale des préservatifs externes, quand est-ce que les femmes* pourront avoir leur règles en toute dignité ? Et au passage, qu’en est-il des préservatifs internes ?

Certes, depuis 2016 la TVA sur les protections menstruelles est passée de 20% à 5,5%, mais cela n’est pas assez. Bercy ne devrait pas faire du sang des femmes* un objet de capitalisation exacerbant la précarité menstruelle qui touche 1,7 millions de femmes* en France (selon une étude de Février 2019 réalisée par l’IFOP pour Dons Solidaires).

Tous les mois, 1,7M femmes* en France n’ont pas les ressources suffisantes pour acheter des protections hygiéniques suffisantes et pour elles, saigner est un luxe.

Il ressort de l’étude que  :

    • 39% des femmes les plus précaires ne disposent pas suffisamment de protections hygiéniques
    • 31 % des femmes les plus précaires sont contraintes à recourir à des solutions de fortune inadaptées par manque d’argent
    • 17% des femmes les plus précaires sont contraintes à ne pas aller travailler ou à ne pas sortir en raison de l’impossibilité pour elles d’avoir des protections hygiéniques
    • 12% des enfants des familles les plus précaires sont contraintes de ne pas aller à l’école en raison de l’impossibilité pour elles d’avoir des protections hygiéniques

Les femmes* sont donc privées de la possibilité d’être libres, de travailler, d’occuper l’espace public et de se sentir dignes. À l’aune de cette étude, nous observons que les femmes* font notamment l’objet de trois types de précarités. 

Précarité économique

Diverses études estiment le coût des règles dans la vie d’une femme* entre 1700€, 3800€ et 21500€ selon que les coûts des médicaments, les achats de sous-vêtements et le prix des consultations médicales sont pris en compte ou non. Les femmes les plus précaires (SDF, migrantes, étudiantes, en prison) sont donc contraintes à renoncer aux protections hygiéniques qui représentent une charge financière trop importante.

Précarité sanitaire

Il est fait état de difficultés pour les femmes de changer régulièrement leur protection. Elles sont alors plus exposées à la survenance de choc toxique et ces risques sont plus significatifs pour les femmes SDF, migrantes ou en prison pour lesquelles l’accès à des espaces propres est une problématique supplémentaire.

Précarité sociale

Les difficultés d’accès à des produits hygiéniques portent fortement atteinte à l’estime de soi et rendent l’insertion sociale plus hasardeuse.

La lutte contre la précarité menstruelle est une lutte en faveur de la liberté et de l’égalité. Parlez-en autour de vous et participez, si vous le pouvez, aux collectes et distributions organisées par différentes associations telles que Règles élémentaires.

Collectif Collages Feministes LYON

Sources